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  • Magali

Et de Un !

Pour un mois de mars qui avait commencé plein de rencontres et de partage, ça a tourné un peu au vinaigre, et c’est certain maintenant, le monde ne sera plus jamais le même. Mais tout de même, nous avons célébré nos 1 an d’arrivée en France! C’est un peu fou de se dire qu’il y a un an, nous arrivions dans le camping car pour une bonne partie de l’année, quelle différence un an peut faire.



Ce 1er mars, nous avons donc organisé un brunch et English Breakfast avec notre bande d’amis pour célébrer cette année passée, ainsi que pour célébrer la maison finie. Il nous a fallu un peu de préparation et d’organisation pour que les 11 adultes et 10 enfants rentrent tous dans la même pièce ce jour de pluie. Nous avons passé un très bel après-midi, tout le monde a adoré ce breakfast et les mimosas et une belle éclaircie en fin de repas nous a permis de profiter d’une petite promenade pour faire découvrir Le Boulay à ceux qui n’étaient jamais venus.


Le second weekend, j’étais invitée à visiter une porcherie non loin de chez nous. Catherine a aussi pu se joindre à moi, même si elle a regretté aussi tôt sa décision. Moi qui avais mis nos bottes dans le coffre (eh oui on visite une ferme après tout !), nous nous sommes retrouvées avec charlotte, combinaison, gants et chaussons à usage unique, sans savoir qui devait être protégé de qui pour commencer. Au moment où le propriétaire a dit que les photos étaient interdites au cas où des groupes de protection animales pourraient les utiliser contre eux, nous avons du nous préparer à ce qui allait suivre. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvées à visiter cette maison de l’horreur. Rentrés dans ce gros bâtiment en béton et métal sans fenêtres, la « maternité », les truies étaient retenues par des barres sur une plateforme qui monte et descend, où elles pouvaient seulement se lever et se coucher en actionnant une barre en métal avec son dos, pour que ses petits allaitent. Très fiers de ce mécanisme dernier cri qui évite aux minis bébés tout mignons de se faire écraser par leur mère dans cet infime espace. Catherine a du retenir ses larmes au fur et à mesure de la visite qui nous montrait ce cycle de vie et de mort tout sauf naturel, avec à peine un brin de paille à l’horizon, mais clairement on nous a répété que tout était réfléchit pour la santé de l’animal et son bien être. A la fin lorsque nous avons pu poser nos questions à propos de leur travail, l’agricultrice nous a joyeusement répondu qu’elle faisait ce métier car elle aimait être dehors et qu’elle aimait la nature. Ironique. Quand à son collègue, s’il devait aller chercher ses cochons au fond du champ pendant l’hiver et être tout dégoutant, il ne ferait pas ce métier. Heureusement ce weekend allait finir plus gaiement puisque le lendemain nous allions bruncher chez Carl et Suzan à Blue Pig Farm, yes une vraie ferme avec de la boue et tout ! Quelle différence pour un même métier, cela fait mal au cœur de voir des gens qui luttent sans aucun soutien pour une meilleure agriculture, oui à petite échelle, mais avec une éthique. On peut même observer la différence de comportement des cochons, que nous nous sommes empressés d’aller voir après le repas, tout heureux de choisir d’aller où bon leur semble.



Pour ma part, nous l’avons annoncé dans notre dernier article, je vais un jour, si Covid19 m’en laisse le temps, devenir maraîchère (à temps partiel) pour voir notre projet de gîte accordé. Avec le réseau Acceuil Paysan, j’ai participé près de Nantes à ma première journée de formation en agri-tourisme dans un beau vignoble à Muscadet. Avec déjà beaucoup d’informations à assimiler, j’ai aussi pu rencontrer des personnes dans le même état d’esprit que nous, et cela m’a rendu heureuse.


Ce mois ci j’ai aussi travaillé un peu plus au restaurant, en faisant quelques soirs pour couvrir des vacances, la pluie tombant sans arrêt, Le Boulay s’est un peu retrouvé en mode pause. Avec l’épidémie qui commence à être le sujet dans chaque bouche, nous sommes encore ouverts à ce moment là, jusqu’à la veille des élections municipales, où j’ai participé pour la première fois au comptage des votes. Que de nouvelles découvertes ce mois de mars !


Le lendemain matin, j’étais malade. Etat grippal et très mal à la gorge, j’ai pensé à une angine, qui sait pourquoi, le restaurant, la mairie, la formation, la fatigue et la pression qui tombe une fois que tout est fini ? Le mardi matin, j’étais mal, et Catherine m’a poussé à appeler le médecin, après tout dans 4 heures, nous tomberons en confinement, et le médecin fut donc ma dernière sortie  « libre ». A ma grande surprise, ils m’ont dit de venir pour être oscultée, moi qui pensais qu’avec des symptômes il fallait rester chez nous. Pas rassurée d’aller dans un endroit à risque, et surtout pas sûre de rentrer à la maison, j’ai pris ma brosse à dent, mes lunettes, au cas où. Ni une ni deux j’étais rentrée avec du paracétamol à prendre et un document de confinement pour moi et Catherine à suivre attentivement, mais surtout, une paranoïa de ne pas savoir si j’avais pu contaminer quelqu’un ou pas.


Ce mardi après midi, la France entrait en confinement total, ou presque.



Heureusement Catherine travaille déjà à la maison, ce qui est très rassurant pour nous, et la vie de Catherine ne change pas des autres jours, à part l’obsession constante de lire les dernières informations sur le virus. Le fait d’être loin de tout nous donne l’impression que rien n’a changé, l’agriculteur est toujours dans le champ d’en face, et mon oncle Hubert toujours dans celui d’à côté, à la seule différence qu’on lui parle de loin maintenant, et qu’on ne peut pas aller en ville voir ce qu’il se passe vraiment, il faut croire les journaux et les réseaux sociaux, où nos amis et familles nous font part de leurs expériences. En tout cas, nous considérons avoir beaucoup de chance non seulement d’être au Boulay dans ces moments là, mais aussi de ne pas être à Londres, à un an près. Ce fût au tour de Catherine d’aller en premier à la pharmacie pour moi, au magasin et au marché avec un masque et des gants. Bien que les espacements soient à peu près respectés à la caisse, dans les allées il y a du monde partout, imaginez Catherine en mode Pacman à faire des demis tours comme si le fantôme arrivait vers elle jusqu’à ce qu’elle trouve un rayon sans personne pour attraper la cerise en bonus. Elle est revenue, c’est le principal, avec toutes ses vies, pas sûre…


Le médecin me rappellera 8 jours après mon rendez vous pour prendre de mes nouvelles. J’allais beaucoup mieux à part cette satanée toux et la fatigue. Deux jours plus tard, Catherine était malade à sont tour. Tout comme moi, maux de tête, fatigue, mal de gorge et toux. Pas besoin de docteur, nous avons assez de paracétamol pour deux, mais Catherine étant parano, elle a passé un weekend au lit sous tension en pensant ne plus pouvoir respirer de temps en temps, les infos sont en effet un peu effrayantes lorsque des patients vont mieux puis meurent soudainement.



Bref parlons un peu de bonnes choses, celles que l’on a pu faire avant d’être malades par exemple, Catherine a fini de restaurer l’ancien meuble de cuisine de mamie. Il a maintenant sa place dans la salle à manger avec toutes mes affaires à cocktail. Cela a pris du temps, il était vraiment en piteux état, on a même dû couper ses pieds tellement ils étaient rongé et pourris. Après avoir enlevé le fond, Catherine a utilisé le reste de la moitié du lit pour le refaire, et pour la planche de dessous, elle a utilisé la protection en OSB dans la quelle notre douche était arrivée, il faut avoir un peu d’imagination en effet! Après cet hiver très pluvieux, Catherine a enfin pu nettoyer les fenêtres et appliquer leur huile de protection puisque nous n’avions pas pu le faire l’année dernière (photos avant-après ci dessus). Pour ma part, j’ai installé ma pépinière dans la chambre 1 puisqu’installer une serre n’est pas encore à l’ordre du jour. Le printemps est bien installé et les fleurs sauvages poussent tout autour de la maison. En remplacement des champignons, je me suis prise de curiosité pour les pissenlits et toutes les façons de les cuisiner. J’ai donc fait des câpres de boutons de pissenlits, du vin de pissenlit, des omelettes de pissenlits et salades. Pour le vin, on vous dira dans un ou deux mois si ça valait la peine ou non. On voit aussi beaucoup de photos sur les réseaux sociaux de vos belles réalisations culinaires, et tout le monde montre ses belles réussites. Nous aussi passons un peu plus de temps à nos fourneaux, en essayant de nouvelles recettes puisque parfois sans beurre ou autres ingrédients, tout se complique. Et on compte nos œufs alors pas le droit à l’erreur, donc bon, les essais sont parfois un peu ratés (le four n’était pas le problème il parait), et on mange ce qu’on a, puis on recherche pour finir des recettes végan quand tout est fini et que ce n’est pas le jour des courses. Pour plus d’inspiration, nous avons même reçu par surprise un exemplaire Edmonds Cookery Book de la part de nos amies Sarah et Caley à Londres. C’est un livre de recettes que chaque vrai Néozélandais doit avoir chez soi et donc Catherine était aux anges lorsqu’elle l’a reçu, lui rappelant des souvenirs de son enfance.



Côté jardin, nous avons presque fini de préparer nos butes à patates et redonné un peu de lumière à nos fraisiers, il nous a aussi été donné des plants de framboisiers et de vignes, et nous avons pu planter tout ça à plusieurs endroits, ainsi que ma nouvelle expérience, des asperges qui j’espère donneront à partir de l’année prochaine et pour les quinze prochaines années !


Nous avons aussi pu finir le par terre d’ardoise autour du jardin d’assainissement avec de vieilles ardoises achetées sur Le Bon coin à un couple d’anciens dans un village voisin.


Avant la fermeture de la déchetterie, nous avons pu nous débarrasser pour la première fois de quelques déchets de la maison « après travaux », c’était notre première visite et nous sommes revenues avec autant de choses ! Il est courant en Nouvelle Zélande de se servir en déchetterie, ici, seulement un conteneur est disponible pour les affaires qui peuvent encore servir, mais il y a plein de choses, surtout des jouets pour enfants, et des affaires de cuisine. Nous sommes revenues avec des plats en terre cuite presque neufs d’Emile Henri et le jeu du Qui est-ce ?, ainsi que des pots et terrines pour mes semences. Comme Catherine ne peut plus aller à son cours de français, elle pratique donc le qui est-ce en français, et elle me lit une bande dessinée sur Marie Curie à voix haute. Une fois par semaine, elle appelle Claude, son professeur de français, et il comprend ce qu’elle dit apparemment, le progrès est là !



Nous espérons avoir pu vous distraire un peu avec cet article, même pendant ces temps vraiment étranges. N’hésitez pas à nous contacter et à nous appeler si vous avez besoin de discuter d’autres choses. Prenez soin de vous et on espère tous vous voir en personnes très bientôt.

PS : Le mois dernier nous vous avons parlé des abeilles qui avaient élu domicile dans notre ruche vide. Malheureusement pour nous, elles ne sont pas restées une fois avoir finis les réserves de miel. Mais nous sommes heureuses d’avoir pu aider une colonie à survivre l’hiver. Peut-être aurons nous de la chance plus tard au printemps.

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